Juste-Distance Émotionnelle : Un pilier éthique de l'accompagnement en thérapie holistique
Dans les métiers de l’accompagnement et des thérapies holistiques, la question de la posture éthique est centrale. Trop souvent, on forme aux outils, aux protocoles, aux techniques… mais pas assez à l’art subtil de la neutralité émotionnelle et de la juste distance. Pourtant, c’est une compétence clé pour toute praticienne ou future thérapeute holistique qui souhaite accompagner avec conscience, précision et respect.
Dans les métiers du bien-être, des thérapies complémentaires et de l’accompagnement holistique, il est fondamental de parler de ce sujet souvent négligé, mais pourtant essentiel. Cette notion est au cœur de l’éthique professionnelle du thérapeute ou du praticien, mais elle reste encore peu abordée dans les formations aux pratiques alternatives.
Si vous êtes en reconversion professionnelle ou déjà installée dans un métier d’accompagnement, il est indispensable de comprendre ce que cette notion recouvre, pourquoi elle est indispensable, et comment l’incarner dans votre posture.
Qu'appelle-t-on la "juste distance émotionnelle" ?
La juste distance émotionnelle, ce n’est pas être insensible. Ce n’est pas non plus devenir une machine froide et déconnectée. Il s’agit plutôt de cultiver un espace intérieur suffisamment stable et centré pour pouvoir accueillir l’autre… sans se perdre en chemin.
Dans un accompagnement, il est normal — et même sain — de ressentir des émotions en réaction à ce que nous partage un client. Mais ces émotions ne doivent ni prendre toute la place, ni venir parasiter la relation d’accompagnement. Autrement dit, la juste distance, c’est :
Être présent à l’autre sans fusionner avec son vécu ;
Rester à l’écoute sans se laisser submerger ;
Sentir avec empathie, mais accompagner avec professionnalisme.
Pourquoi est-ce si important en Thérapie Holistique ?
Dans les pratiques holistiques, nous travaillons avec l’émotionnel, l’énergétique, le subtil… Autant de dimensions qui, si elles ne sont pas contenues dans un cadre clair, peuvent devenir floues, voire intrusives.
Or, l’éthique dans l’accompagnement, c’est d’abord savoir poser ce cadre. C’est offrir un espace sécure au client, sans transfert excessif, sans projections, et surtout, sans mélanger nos blessures personnelles avec les siennes.
Un praticien qui n’a pas conscience de ses zones de vulnérabilité risque :
D’être débordé émotionnellement pendant une consultation ;
D’adopter une posture de sauveur, de parent, ou de “copine” ;
De donner des conseils ou des directives là où l’écoute devrait primer ;
De s’épuiser, jusqu’au burn-out relationnel.
Le risque d'une implication émotionnelle trop forte
Quand la résonance est trop forte entre ce que vit la cliente et ce que la praticienne a traversé (ou pas encore guéri), la neutralité émotionnelle devient impossible. Cela peut mener à :
une posture de sauveuse,
un besoin de « conseiller » au lieu d’accompagner,
un manque de recul ou de discernement,
une fatigue émotionnelle voire un épuisement professionnel.
Ce n’est pas un manque de compétence. C’est une alerte. Un appel à se connaître davantage, à se faire accompagner, à poser ses limites, à redéfinir le cadre.
Comment reconnaître que la distance émotionnelle est rompue Lors d'une séance de Thérapie Holistique ?
Un autre article de blog est entièrement dédié à cette question.
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Exemples concrets : quand la résonance émotionnelle prend le dessus
Durant mes formations, j’ai accompagné de nombreuses stagiaires qui, au moment de leur première consultation simulée, se retrouvaient bloquées, stressées, voire totalement déstabilisées.
Je me souviens notamment d’une stagiaire confrontée à une thématique de fausse couche. Ce sujet faisait profondément écho à son histoire personnelle. Elle bafouillait, perdait ses moyens, et ne parvenait plus à poser des questions. En creusant ensemble, elle a réalisé que cette thématique réactivait une blessure non encore guérie en elle.
C’est typiquement ce qui se produit lorsqu’on n’a pas encore installé une juste distance émotionnelle : nos émotions prennent le pas sur celles de la personne que nous accompagnons.
Se former pour développer sa posture
Ce travail de centrage, de métaposition et de neutralité émotionnelle ne s’improvise pas. Il se travaille, se pratique, se consolide avec de l’expérience, de la supervision, de la formation, et un engagement profond envers soi-même.
Dans mes formations de thérapeute holistique, nous consacrons un espace entier à la posture du praticien, aux limites émotionnelles, à l’éthique dans la relation d’aide. Parce qu’on ne peut pas accompagner l’autre si on ne sait pas s’accueillir soi-même avec vérité et bienveillance.Une posture éthique, c’est aussi un repère pour vos clientes
Dans les métiers du bien-être et de la relation d’aide, il ne suffit pas d’avoir des outils. Il faut aussi une posture alignée. Vos clientes viennent vous voir pour être accompagnées avec bienveillance, respect et clarté, pas pour porter les blessures non digérées de leur praticienne.
La neutralité émotionnelle est donc une qualité essentielle, à cultiver à chaque séance, à chaque échange. Ce n’est pas un acquis, mais un chemin.
En conclusion
La juste distance émotionnelle est une compétence éthique essentielle pour toute praticienne en médecine douce, en thérapie énergétique ou en accompagnement holistique et lithothérapie. Elle garantit un cadre sûr, respectueux et efficace.
Elle ne s’oppose pas à l’humanité. Elle en est le prolongement, en conscience. Et c’est elle qui vous permet d’accompagner avec sérénité, intégrité et présence.
